samedi 1 février 2014

FNCL : « Prix du lait, valeur du lait : calcul et perception »

FNCL : « Prix du lait, valeur du lait : calcul et perception »

Prendre en compte un concept plus global que le prix du lait, parler de la « valeur du lait », c’est selon la FNCL (Fédération Nationale des Coopératives Laitières) poser l’équation réelle et juste des changements du monde laitier dans son ensemble.
A l’aune de la sortie des quotas et de la libéralisation totale du marché, dans un contexte de relations commerciales très tendues avec la grande distribution, le prix du lait en lui-même ne constitue plus un outil suffisant et unique à prendre en compte : la grille de lecture doit ainsi être revue sous un spectre plus large selon la FNCL.
La rémunération de l’associé-coopérateur doit considérer l’ensemble des éléments suivants : prix d’acompte, complément de prix, rémunération du capital social et dividendes (ristournes).
La FNCL juge l’utilisation du concept de « valeur du lait » centrale pour appréhender les échéances à venir et poser les nouvelles bases de performance, de rentabilité et d’efficacité de l’ensemble des maillons de la filière laitière et de la réalité humaine et économique qui en dépend.

Appréhender les évolutions du monde laitier et comprendre les specificites des cooperatives : des quotas aux marches avec la valeur du lait !

Face aux nouveaux enjeux économiques, la FNCL souhaite mettre en perspective les évolutions majeures que la filière laitière est en train de vivre, et ce qu’elles impliquent en termes d’adaptation pour l’ensemble des acteurs. La FNCL souhaite également faire connaître à ses différents publics, notamment aux pouvoirs publics, les spécificités du modèle coopératif laitier afin de pérenniser l’activité des coopératives laitières sur le long terme, dans l’intérêt des associés-coopérateurs qui sont leurs actionnaires.
Dans la lignée de la démarche pédagogique initiée sous l’égide « Les coopératives laitières de A à Z », la FNCL veut lever les freins et corriger une certaine méconnaissance du modèle coopératif et de ses spécificités pour créer les conditions nécessaires à sa consolidation dans la transition vers un marché libéralisé.
Pour la FNCL, il faut accompagner les coopératives et les associés-coopérateurs dans la sortie des quotas, notamment sur le retour des stratégies aux mains des entreprises pour maîtriser l’équation volume-prix. Le Conseil d’Administration de la FNCL a initié cette démarche dans le cadre d’un chantier global mené au sein de son réseau de coopératives depuis 2010.
Appréhender et prendre en compte la valeur du lait est la pierre angulaire capable de préserver les intérêts des associés-coopérateurs et des coopératives car elle tient compte des spécificités du modèle coopératif laitier.
La FNCL s’est fixée deux objectifs :
 Faire de la pédagogie autour du concept de « valeur du lait », seule référence devant être prise en compte pour gérer les enjeux économiques liés à la libéralisation des marchés.
 Accompagner les coopératives laitières dans ce changement et expliquer, démontrer, prouver que les entreprises coopératives sont à la fois soumises aux mêmes lois du marché que tout autre entreprise, mais avec une finalité différente : répondre aux attentes de leurs associés-coopérateurs.
« Sortir des quotas » implique nécessairement de « sortir de la conception politique du prix du lait », reflet d’une économie administrée précise la FNCL.
Parler de valeur du lait, c’est passer à une conception économique de PLUSIEURS prix du lait définis en fonction des réalités et débouchés de chaque entreprise, qui prennent en compte plusieurs indicateurs de marché, les réalités industrielles de l’entreprise, son environnement économique et humain… La valeur du lait pourra ainsi être préservée sur le long terme.
Les coopératives, entreprises non délocalisables et génératrices de richesses économiques en territoire rural, vont devoir adopter de nouvelles stratégies de développement sous le prisme de la valeur du lait, en retrouvant une nouvelle dynamique : celle de l’associé-coopérateur qui doit devenir un véritable chef d’entreprise, l’oeil porté sur les marchés.
« Le rôle de la FNCL aujourd’hui est d’accompagner les coopératives laitières dans le développement de leurs projets avec leur associés-coopérateurs et de les représenter auprès des différents acteurs de la filière en permettant que les marchés, intérieurs et export, puissent fonctionner de manière optimale, » conclut Dominique Chargé, Président de la FNCL.
Source : FNCL (Fédération Nationale des Coopératives Laitières)
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Quelques remarques supplémentaires.

Décidément, tout ce texte me pose de très, très gros problèmes en particulier cette phrase:
« Dans une posture « d’acteur pédagogue de la valeur du lait », la Fédération nationale des coopératives laitières ne veut plus parler de « prix » du lait, mais de « valeur » du lait. »
Tout d’abord cherchons une définition fiable du mot valeur:
Les valeurs représentent des principes auxquels doivent se conformer les manières d’être et d’agir, ces principes sont ceux qu’une personne ou qu’une collectivité reconnaissent comme idéales et qui rendent désirables et estimables les êtres ou les conduites auxquelles elles sont attribuées. Ainsi, le bien, le bon, le courage, l’honnêteté, le beau, le vrai, la bienveillance etc… sont des valeurs.
Notons que les principes, sont de l’ordre des idées, des aspirations, personnelles ou collectives, des références idéales ou idéelles, mais nullement des choses concrètes .
 Elles sont bien réelles (des réalités abstraites) en tant que valeur mais totalement irréelles en tant que choses.
 Qui peut dire qu’il a rencontré le Beau comme on rencontre un chose sensible, concrète? C’est absurde…
Certes, il y a de belles choses, mais le beau ne s’y rend visible que par ce qu’il utilise COMME SUPPORT, la chose sensible et concrète pour s’y dévoiler.
 Il ressort donc, que par sa nature propre, la valeur relève du « QUALITATIF » et du subjectif (car ce qui est beau pour l’un peut ne pas l’être pour l’autre).
Or qu’est-ce que le qualitatif?
 Pour ce faire allons sur la page du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale, émanation du CNRS.
 Que voit-on à l’entrée « qualitatif »?:
1- Qui concerne la qualité, la nature des choses, et non la quantité, l’aspect mesurable.
 2- Ce qui ne peut pas s’exprimer en termes mesurables ou quantifiables.
Ainsi que nous l’avions déjà souligné la catégorie du calculable est totalement hétérogène du qualitatif.
 Pire même, ces deux réalités s’opposent: le quantitatif, en tant précisément que quantitatif est le contraire du qualitatif en tant même qu’il est qualitatif.
 La valeur étant de l’ordre du qualitatif du fait même qu’elle est valeur elle ne peut permettre par -sa nature même- de se décliner sur le monde du quantitatif et du calculable.
De fait, quant on décide qu’une chose, en l’occurrence le lait se situe du côté de la réalité « valeur », donc du qualitatif, on s’interdit d’emblée de l’inclure dans le quantifiable, le calculable, donc de tout ce qui relève du Prix qui est, lui, un pur rapport de Quantité.
Pis, même, on les oppose dans une contradiction absolu: la « valeur-qualité » étant le contraire, l’opposé absolu du « prix-quantité ».
Ainsi donc faire du lait une valeur c’est, littéralement, lui ôter son prix. Et la possibilité même d’en avoir un. Selon cet angle
d’approche le lait ne peux , par essence avoir de prix calculable.
Donc, il n’y a plus de critères objectifs et universalisables au prix du lait.
Mais sur quoi repose rationnellement la position de la FNCL? Sur un (pseudo) coup de force conceptuel.
 La définition de la « valeur lait » produite par la FNCL est purement arbitraire, une pure affirmation sans raisons s’appuyant sur une
quelconque  analyse rationnelle. D’ailleurs elle site sans cesse le mot « valeur » jamais sans prendre le soin d’en donner la moindre définition. Ce qui lui permet d’essayer de faire passer son tour d’illusionnisme pour une évidence qui « va de soit », qui n’a pas besoin de définition tant elle est évidente…
Or, contrairement aux allégations de la FNCL, il n’y a nulle évidence dans tout cela. Bien au contraire: le lait n’est pas en rien une pure valeur mais une  vraie CHOSE.
 Et même une chose utile et indispensable. Comme toute chose il a un masse calculable, tous ces constituants ont eux aussi des masses entièrement calculables. Bref en tant que chose concrète le lait est, de droit,  parfaitement quantifiable.
Mais, surtout, on peut calculer objectivement son prix de revient qui permet de déduire de façon parfaitement rationnelle et objective un prix de vente.
Même si il est porteur d’un valeur symbolique très forte, le lait ne peut être résorbé dans la catégorie de la pure « Valeur lait » il est avant tout un aliment nécessaire et utile, bref une CHOSE.
Et pour cette chose il faudra bien qu’un prix soit fixé ainsi que l’exige la loi, le réel et le simple bon sens.
Mais on peut d’ors et déjà comprendre qu’en accumulant tous ces obstacles spécieux, ce labyrinthe pseudo conceptuel le plus complexe
possible, la FNCL prépare une usine à gaz la plus inintelligible et arbitraire possible afin de ne pas payer le producteur de lait à un prix équitable, et surtout, raisonnable.
On peut y lire une tentative désespérée de brouiller les pistes, un souci de rendre la réalité inintelligible en la soustrayant à la raison commune derrière un nuage de mots brumeux, de concepts flous, de pseudos raisons. On est sans cesse dans le maximum de flou
possible avant la perte de sens, dans le discours qui dit sans se dire, dans un souci permanent d’exclure le lecteur de ce qu’il lit, en essayant de le décourager de trouver un sens clair et partageable par tous.  »
« Ce qui ce conçois bien s’exprime clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » disait Boileau dans son Art poétique. Qu’ on est loin de ce monde ouvert du sens offert et partagé!  Par contre, tout cela pourrait illustrer parfaitement la formule de Stendhal : «La parole a été donnée à l’homme pour cacher sa pensée. »

Le problème, c’est quand on refuse de se situer sur le terrain du réel-raisonnable, partageable par tous, c’est qu’on choisit l’arbitraire
de l’exclusion qui, toujours, est violence.

Mais comment essayer sortir de cet imbroglio pseudo conceptuel?
Esquissons une première piste.
Nous avons vu que la formule: « la Fédération nationale des coopératives laitières ne veut plus parler de « prix » du lait, mais de «valeur » du lait. » visait à évacuer la problématique centrale du « Prix du lait » en lui substituant une  improbable « valeur lait » – inévaluable.
Comme très souvent dans ce genre de raisonnement on introduit clandestinement un biais, un paralogisme. Ici que la valeur existerait-en-soi, indépendamment de toute évaluation et de toute attribution d’un prix.
Or c’est absurde car que serait la valeur d’un lait qui n’aurait pas de prix?  Dans le monde réel des échanges humains une chose qui n’a pas de prix n’a aucune valeur et quasiment aucun être. En fait, c’est l’évaluation, la construction d’un prix qui donne sa valeur concrète et réelle au lait, sa vrai valeur dans le champs  socio-économique.
Répétons-le bien: dans le champs socio-économique une chose sans prix n’a aucune valeur, c’est à peine une chose  car elle n’a pas de sens (dans ce champs).
 Non seulement la valeur n’existe pas indépendamment d’un prix mais c’est le prix qui constitue et octroie au lait une Vraie valeur, c’est à dire une valeur d’échange qui lui permet de circuler en tant que bien et objet  socio-économique . Sans prix pas d’échange possible donc pas de lait disponible socialement -  donc réellement.
Le vrai problème du lait, tant pour le producteur, le transformateur, le distributeur et le consommateur reste bien quel est son prix?
Un prix équitable construit de telle façon que tous les maillons de la filière soient traités avec un égal respect, une égale équité. Un prix qui permette à tout le monde de vivre dignement, sans que certains s’enrichissent indument sur le dos des autres.
 

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