mardi 31 décembre 2013

L’heure du Bilan.

Nouveau-Logo-APLI
L’heure du Bilan
2013 a vécu, vive 2014 !
Cette période de fin d'année est traditionnellement le moment de faire le bilan de l'année écoulée et de tracer les perspectives accompagnées de vœux pour celle qui s'ouvre.
Le président de l'APLI Nationale ne va pas déroger à cet exercice. Le Conseil d'Administration renouvelé, alors que je souhaitais sincèrement transmettre le flambeau de la présidence de notre jeune association, n'a pas voulu tenir compte de ce désir et m'a réélu à l'unanimité à ce poste. Je n'ai accepté de prolonger mon mandat que pour mieux préparer la succession et assurer une stabilité à notre mouvement.
Notre combat juste et loyal, pour un prix du lait qui couvre les frais et permette une rémunération des producteurs, continue. Pour cela nous poursuivons notre lutte aux côtés de l'EMB pour la mise en place d’une agence de régulation européenne et pour une reconnaissance des coûts de production.
Nous sommes aujourd'hui dans une phase de construction.
Sans doute est ce moins percutant médiatiquement qu’une grève ou un rassemblement de tracteurs dans nos régions. Et pourtant que de travail accompli en 2013, grâce à l'engagement permanent de tous ceux qui m'entourent et que je tiens tout particulièrement ici à remercier. L’APLI Nationale garde son éthique, elle est et restera une association de producteurs ouverte à tous mais asyndicale.
Les OP France MilkBoard ont été créées : la construction de ces organisations de producteurs est une réponse à la demande du ministère. Trois OP France MilkBoard ont été reconnues mais elles ne pourront être efficaces qu'à deux conditions :
- ces OP doivent rassembler un maximum de producteurs, et là chaque adhérent a un rôle mobilisateur à jouer,
- ces OP transversales doivent se regrouper en une AOP la plus large possible.
Le lancement du lait FAIREFRANCE a nécessité beaucoup d’énergie. Le lait équitable français a vu le jour, conforme à l’éthique du projet initial.
Le départ est fulgurant, conforme aux prévisions. Le projet répond à une attente réelle des consommateurs qui sont aujourd’hui prêts à investir pour le maintien des fermes familiales et des agriculteurs sur tout le territoire, pour le maintien également de la qualité des produits et de la vie.
C'est une révolution sur le partage des marges. Le poids des producteurs dans la commercialisation est redevenu ce qu'il aurait toujours dû être. Mais, là encore, comme pour les OP, pour aller encore plus vite et que le mouvement devienne irréversible et incontournable, il faut que davantage de producteurs nous rejoignent.
Les perspectives 2014 sont moroses…
- Le prix du lait, qui est aujourd'hui plus en phase avec les réalités économiques (mais pour combien de mois ?) ne donne aucune lisibilité suffisante pour pouvoir investir sereinement à longue échéance.
Attention ! Ce prix plus élevé ne répond pas à notre vision à long terme. Ne nous laissons pas attirer par le chant des sirènes des coopératives qui nous demandent de produire 10 à 20 % de lait en plus sans garantie de prix. N'oublions pas 2008 – 2009 !
- Les coûts de production, source de débat permanent ne sont toujours pas intégrés dans l’élaboration du prix du lait, de même que le temps de travail de l’éleveur générant ainsi une morosité persistante qui entraîne la désertification laitière de nombreuses régions.
- L’interprofession actuelle est inefficace : le prix du lait payé aux producteurs français est le plus bas d’Europe, et cependant reste le moins compétitif sur le marché mondial. Le CNIEL se contente de redistribuer une partie de l’argent collectée sur le dos des producteurs (CVO) à ceux qui occupent la place. Et demain, en donnant quelques miettes et strapontins aux syndicats minoritaires, rien ne changera. Le CNIEL sera alors plus que jamais un lieu de débat politico-syndical obsolète et inutile, réduisant à néant le rôle des OP.
- L'Etat, avec la prochaine « loi d'avenir », devrait affirmer une réelle volonté politique en imposant une interprofession digne de ce nom, jouant un rôle important pour le développement et l'avenir de la filière avec chaque maillon représenté : industriel, distribution, consommateur et producteurs à travers les organisations de producteurs.
- La régulation n’est toujours pas actée.
Le travail ne manque donc pas !
Nous comptons bien mettre tout en œuvre pour être entendus.
Notre travail lors des réunions au ministère, bien que nous soyons très écoutés, n’apporte pour l’instant guère de retour. Mais nous ne sommes pas en place pour faire de la cogestion. Et nous restons très vigilants quant à l'élaboration de la loi d'avenir agricole.
Nous participons activement au niveau européen, avec l’EMB (qui regroupe 14 pays), à un vrai travail de fourmi pour faire avancer nos idées auprès de la commission et du parlement européen.
Cette année 2014 s'annonce donc comme celle :
- du déploiement de toutes ces structures (Agence de régulation, OP, FaireFrance),
- de négociations tous azimuts, avec l'état pour l'APLI, avec les laiteries pour les OP, avec les centrales d'achat et les consommateurs pour FaireFrance.
Pour être au plus proche de chaque adhérent, notre site a été refondu et je vous engage à aller dès maintenant le visiter et vous inscrire à la newsletter.
Au risque de me répéter, je ne peux engager seul la lutte, j'ai besoin, ainsi que le Conseil d'Administration tout entier, de chacun et de chacune d'entre vous pour réussir.
En cette fin d'année un de mes vœux serait que chacun se pose la question : j’ai adhéré à l'APLI, qu'est ce que j'attends de l'APLI mais aussi et surtout qu'est ce que j'ai fait pour l'APLI ?
Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année.
Que 2014 nous voie nombreux, unis et forts pour mener une action efficace, tremplin vers un avenir meilleur.
A très bientôt.
André Lefranc,
Président de l’APLI Nationale
Signature_A_FEFRANC

vendredi 27 décembre 2013

COMMUNIQUE DE PRESSE: SCANDALEUX !

 
FMB-SO-LOGO
COMMUNIQUE DE PRESSE
SCANDALEUX !
La filière laitière se porte bien. Les déclarations positives fleurissent. La routine syndicale se met en place.
Les industriels (FNIL) soulignent que le prix du lait payé aux producteurs n’a jamais été aussi élevé en France (34 cts en moyenne pour 2013).
Le syndicat majoritaire acquiesce en entamant une esquisse de mobilisation contestataire conventionnelle d’un autre temps selon sa trilogie inefficace fumier-stickage-blocage.
Les syndicats minoritaires, aux portes de l’interprofession, boite vide par excellence, attendent sans broncher leurs strapontins pour enfin se donner une contenance et de nouvelles sources de financement.
La majorité ministérielle se réjouit de sa future loi d’avenir comme leurs prédécesseurs se réjouirent d’avoir occupé le temps.
Mais la réalité est toute autre. Partout en Europe le prix du lait dépasse les 40 cts. Les pays du nord, aux coopératives efficaces, frôleront les 40 cts de moyenne pour 2013. Le lait spot se négocie à 485 €.
Pourtant seul pays d’Europe à s’enorgueillir d’une interprofession(CNIEL) et d’une contractualisation, les éleveurs français restent les dindons de l’embellie générale.
La loi d’avenir ne résoudra rien tellement la production laitière y est absente avec pour seule avancée le pouvoir du médiateur, non dans le sens de l’équité mais comme futur bouc-émissaire, chargée d’absorber l’échec du manque de courage politique.
Les Organisations de Producteurs verticales sont un échec criant et attendu.
Pour preuve, la position du géant Lactalis sur le non respect des accords à minima, pour un prix au producteur dérisoire, et qui va rapidement faire tâche d’huile, entraînant d’autres industriels dans son sillage.
En 2014, une nouvelle embellie du prix est promise. Elle soulagera les trésoreries des exploitations et c’est un bien.
Mais notre rôle d’élus responsables est de ne pas verser dans l’euphorie et d’anticiper, en tant que représentants de chefs d’entreprises, l’avenir.
2014, peut être à la fois année d’espoir et année noire.
Année noire si, comme tous nos représentants actuels, nous nions les réalités et ne tirons pas les leçons des échecs récents.
Année d’espoir, si dans le laps de temps qui nous reste mais qui s’amenuise chaque jour avant 2015, nous arrivons à nous structurer pour faire face aux requins qui nous exploitent.
L’Office du lait National appelle toutes les organisations responsables et soucieuses de l’avenir des éleveurs, au mieux à rejoindre les France MilkBoard reconnus, au moins à se regrouper en AOP de bassins pluri-représentatives, indépendantes et horizontales pour la mise en place d’un contrat cadre élaboré par les producteurs, pour l’ensemble de la filière.
L’Office du lait National appelle également tous les producteurs, quelle que soit leur appartenance, à faire pression sur leurs représentants pour s’orienter vers cette seule alternative porteuse, évitant ainsi l’absurdité irréversible du modèle Suisse vers lequel nous sommes propulsés.
Il est déjà tard. Evitons qu’il ne soit trop tard.
Paul de Montvalon
Président de l’Office du Lait National
06.83.34.79.25